Baronnie du CEp K
Vestige d’un autre temps

Vestige d’un autre temps

Lieux de prédilection pour conserver les vins, la « Grande cave » se situe sous la bâtisse familiale. Ensevelie sous terre, elle procure durant toute l’année une température et une humidité idéales pour préserver les vins de la Baronnie du CEp K.

Cette « Grande cave » serait les vestiges d’une Tour ayant vue le jour vers le milieu du quatorzième siècle érigée par les comtes de Savoie.

Voici une légende inédite qui en découle. Nommant également pour la première fois Noës:

« Le printemps après son instauration, Simon le premier major de la Tour, planta un joli carré de vigne au lieu dit « Portelle ». A la troisième année il eu déjà une magnifique récolte qu’il encava dans une tine de quatre setiers environ.

La vendange avait terminé sa fermentation quand Simon le major se dit: « Demain, nous mettrons le tonneau en perce en invitant, pour la circonstance mon père Flavien, ma femme Geneviève, Marius le châtelain de Granges et son épouse la jeune Marianne.

Ils sont là, tous réunis dans la cave où l’on déguste un premier verre, après avoir trinqué à la précieuse santé de tous. Unanimement, l’on trouva ce vin nouveau délicieux. Simon et Marius se sont absentés un instant pour visiter la ferme. Les deux femmes, elles sont assises confortablement au parloir pour un brin de causette. Flavien, lui, demeure ainsi tout seul, béatement assis sur un banc rustique, devant la cave, et flairant le si séduisant vin nouveau. Irrésistiblement, il s’approche du tonneau pour soutirer une bonne rasade.

Hé ! qu’y a-t-il ? La terre tourne rapide autour moi. Pour l’arrêter, vite encore une copieuse tournée. Flavien sort péniblement à l’air libre, perd l’équilibre et tombe inconscient sur le gazon. Le châtelain, habitué à de pareilles surprises, dit aux assistants accourus: « Ne vous emballez pas ». Le pauvre vieillard, resté longtemps assis là, tout seul, aura vraisemblablement pensé de rentrer, à nouveau, dans la cave, pour se servir, à volonté, de ce précieux nectar. « La cuite se dissipera bientôt ».

Au village, la nouvelle se répandit un peu partout. Dès lors, cette petite localité prit le nom de Noé, puis, écrit au pluriel, Noës en souvenir de la fameuse cuite à Flavien, survenue, comme à Noé, le vieux patriarche dont parle la Bible. »

Avec cette histoire, nous pouvions que continuer à produire un délicieux nectar tout en rendant hommage aux précurseurs de la Tour.

Florey Symphorien, Journal de Sierre et du Valais Central, tirage du mardi 24 février 1970